8e (et dernière) Séquence (1999) - méditation :
Voilà un bien étrange « revécu »….(retranscris le plus précisément possible) ; A tel point que ce n'est que récemment que je l'ai partagé, notamment à des proches, 15 ans après..
De plus, difficile de décrire cette scène dans laquelle il ne se passe au final pas grand chose... si ce n'est mon ressentis.
Une séquence qui va me ramener à ce sentiment si tenace que j'avais enfant, d'être parachuté dans un monde, le nôtre, que je percevais comme si archaïque, si mécanique, à la technologie si poussive...
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Comme toujours, j’ai cette sensation de descendre.. je vois d’en haut une sorte de bâtiment, il fait nuit noire.
De suite, ce qui me saisit c’est mon ressentis de l’ambiance.
En fait, à chaque revécu je sens de suite avant même de vivre la scène, ‘le parfum’, la vibration de ou j’arrive !
Mais cette fois.. très difficile à décrire et pourtant c’est un sentiment, une perception que je connais immédiatement de façon intime, que je retrouve en fait en cet instant précis !
Une sensation de bien-être diffuse, de bonheur… de ‘sérénité électrique’…. Et aussi une forte nostalgie. Impossible toutefois d’associer cela à un nom de lieux ou d’époque ou autre...
Je vois très vite un personnage et j’y rentre par le haut, comme aspiré.
A nouveau c’est moi, c’est inexprimable, mais c’est moi, là aussi de façon intime et avec toujours cette même tendresse pour ce 'moi'.
Je marche lentement, souplement. Je viens de sortir d'une sorte de véhicule je crois (je ne le vois pas ; je sais qu'il est là derriere).
Je me perçois très bien ; Je suis grand, très grand même et fin.
Longiligne ; avec de longs membres (de très longs bras et de longues jambes fines) pour un buste court…. Les mains et doigts aussi sont très longs et fins !
La peau noire ou plutôt marron claire/grise. Je vois cela en partie (notamment mes membres) mais davantage de façon intuitive ; « je sais » que je suis comme ça.
J’ai aussi une perception fugace et inné de mon visage ; fin, lisse. La peau aussi est lisse…. De grands yeux, pas de cheveux…
Aucune perception claire des vêtements en revanche.
Je marche souplement et avec une grande légèreté sur une sorte de terrasse.. à droite il y a ce que j’identifie comme une piscine pas très grande, éclairée de l’intérieur. Je me dirige vers un bâtiment, "ma maison" là devant moi, toute proche.
Il fait toujours nuit. Très calme, pas de vent.
Je vois mes bras qui basculent au rythme de mes pas.. et toujours cette sensation de bien-être, de calme qui infuse et est présente partout.
Des tas de choses me viennent en bloc, très rapides. A la fois diffuses encore et précises.
J’attends quelqu’un. Ce chez moi est comme sur le bord d'un versant d’une vallée, en hauteur.
Ici c’est la légèreté, tout est léger oui.
Pas de conflit, pas de guerre, pas de discorde.. c’est un univers de paix.
Je sais qu’il y a d’autres habitants autour. C’est comme si il n’y avait pas de barrières entres les habitats.
C’est un ‘petit monde’ ou la connaissance est vaste et élevée. Nous avons conscience du « tout »… et nous travaillons sur des choses passionnantes et sérieuses aussi qui, pour nous, sont très concrètes. Il me semble que nous travaillons pour d’autres… ailleurs. D’autres qui n’ont pas nécessairement conscience de notre action. Il y a une notion de planification, d’énergies, de différents plans etc..
Je m’approche encore de cette maison. C’est comme une maison très moderne, au toit plat, de plain-pied. Il y a un mur noir sur la gauche, mat et lisse et plus à droite une assez vaste « baie vitrée ».
J’approche de cette baie vitrée et rentre sans perception d’ouverture dans cette pièce rectangulaire de taille moyenne.
L’éclairage vient de partout de façon uniforme. Tout y est blanc et lumineux.
Je distingue d’autres ouvertures plus loin, sans porte.
Je tourne un peu dans cette pièce. Pas de meuble, ni déco. C’est très dépouillé. Juste une sorte de meuble au fond, comme une console ou un bar américain (mais j’en doute !).
Je ressors. Je me sens heureux !......tellement en paix et serein.
Je suis à nouveau sur la terrasse. Je marche tranquillement. Il y a de la végétation un peu partout, avec une dominante gris/argenté.
Je pars de l’autre côté de cette « piscine ». Je me promène en fait car j’attends quelqu’un toujours.
J’arrive au bout de la terrasse. Je regarde en face et ne distingue pas grand-chose car il fait nuit noire. C’est escarpé. Là en dessous il y a une profonde vallée. Et je ressens de l’amour pour cet endroit et les gens qui y vivent ! je pense juste à eux avec une bienveillance telle qu’elle n’est pas descriptible et en même temps comme tellement normale et habituelle.
Et je reprends mon pas. Je longe cette piscine à ma droite. En fait ce n’est pas une piscine et ce n’est pas de l’eau ordinaire. Elle rayonne une lumière par elle-même ! c’est une eau régénératrice… vivante.
C’est comme si j’avais un profond respect pour cet eau ; pour tout en fait !
Je marche à nouveau et la scène s’éloigne…. C’est fini.
Je garderai longtemps de cette scène et encore maintenant en fait, un sentiment de nostalgie fort, de bonheur perdu et lointain…. Quelque chose de très familier dont je sais parfaitement qu’il fait partie de moi sans que je n’en ai jamais eu conscience avant cette scène.
Cela aura de façon insidieuse changé ma perception de ma vie actuelle, même si jamais ensuite je n'aurai d'autres ressentis, ni rêve approchant.
Comme quand j’étais jeune enfant, à nouveau ce monde ci me sembla difficile, terriblement dur dans tous les sens du terme… violent et archaïque et en fait très difficile à supporter.
Terrifiant, laid, lourd et obscure. Avec la peur qui revient ; la peur curieuse de réaliser que je suis à nouveau enfermé dans cet univers.
J’ai retrouvé cette même sensation, moins marquée toutefois quand j’ai fait une décorporation spontanée. L’impression de réintégrer à nouveau un univers lourd, gris, si restreint…
Heureusement pour moi (car ce monde a aussi bien des beautés) ces sentiments ont été et sont toujours fugaces.
L'anesthésie à du bon !